Traduction automatique (3)

Pourquoi ça ne marche pas toujours?

Le traducteur automatique est certes un excellent allié, au même titre que le dictionnaire par exemple, mais une traduction ne peut se reposer sur son unique concours : prenez un dictionnaire et traduisez l’expression figée suivante de l’allemand au français, mot par mot avec un dictionnaire, voici ce que vous obtenez :

Allemand : «Übung macht den Meister»

Français avec le dictionnaire traduit mot par mot : « exercice fait le maître »

Si le traducteur automatique est un peu plus évolué que le dictionnaire papier au niveau de l’intuition syntaxique, je peux vous assurer que vous obtiendrez un résultat guère plus réjouissant ! Jugez-en donc par vous-même :

Français avec le traducteur automatique : «la pratique rend parfait »

Dans les deux cas, la transposition parfaite du sens d’une langue à une autre nécessite incontestablement un certain travail cognitif pour aboutir à une traduction qui produise un véritable sens. Nous étions dans le cadre d’une expression figée connue en allemand qui ici, traduite mot par mot, ne correspond en rien à une expression figée connue en français. Tout au moins comprenons-nous ici le sens général de la phrase. Mais le locuteur doit encore effectuer une opération cognitive pour replacer le sens global en contexte, et retrouver, parmi les expressions figées existantes ou connues par le locuteur en français, celle qui se rapproche le plus du résultat apporté par le traducteur automatique.

On pourrait penser à l’expression suivante : « c’est en forgeant qu’on devient forgeron », expression que le locuteur retrouve s’il a la capacité de faire des ponts sémantiques et contextuels avec les résultats de la machine.

Comme dans l’exemple ci-dessus, on comprend bien qu’un traducteur automatique n’est pas encore totalement en mesure de capturer les relations sémantiques qui construisent un contexte et que la machine n’est donc pas toujours capable de produire un résultat en contexte.